L'évolution des sociétés des stratégies d'adaptation et de domination de Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela

Apollinaire Joachimson KYÉLEM de TAMBÈLA est docteur en droit, avocat au Barreau du Burkina Faso, enseignant-chercheur, directeur du Centre de recherches internationales et stratégiques (C.RI.S.) et président du Mouvement fédéraliste africain (M.FA)

L’Afrique subsaharienne n’a pas connu les éléments de base qui ont permis l’éclosion et l’épanouissement de la civilisation égyptienne comme une écriture élaborée, les poids et mesures, les mathématiques, l’architecture, l’astronomie, le calendrier. Des traits irréguliers découverts ici ou là ont parfois été présentés comme étant une écriture. Outre leur datation très récente, la preuve n’a pas encore été faite qu’ils pouvaient servir de support à la circulation des idées au sein d’une société. Si la notion d’astronomie était connue dans certaines sociétés, elle est restée très embryonnaire. Expliquer les disparités entre la société pharaonique et les sociétés subsahariennes par une quelconque perte de connaissances n’est pas très convaincant. La société pharaonique avait atteint un tel niveau de dynamisme interne acquis (DI.A.) que si ses membres s’étaient par la suite répandus à travers le sud du Sahara, on ne pouvait manquer d’y déceler des traces des éléments fondamentaux de sa civilisation. La fragilité de la théorie selon laquelle les connaissances se perdent quand on se déplace d’une zone tempérée à une zone tropicale a déjà été démontrée (cf. n°54). Elle ne peut donc pas être invoquée ici, d’autant plus que l’origine même de la civilisation de l’Égypte antique est tropicale.